J moins 6. Les jeux sont-ils faits ? Sans doute. Mais celui qui arrivera premier le sera dans un concours de circonstances. Force est de constater que le choix proposé par les partis l’est par défaut. Pas de personnalité providentielle. Seul le charisme de Mélenchon s’impose, mais fait peur.
Lors des deux meetings des poids lourds dans la capitale, les « ténors » ont joué sur la corde du Front de gauche, chacun à leur manière.
Hollande a exhorté les foules à ne pas rejouer le scénario du 21 avril 2002 qui avait renvoyé Jospin à ses chères études. En un mot, allez directement à la case PS sans passer par la celle du trublion au verbe habile. Ce n’est pas le moment de prendre des risques inconsidérés.
Le candidat président sortant, lui, pompe encore sur le Tribun du peuple. Sarko, sans gêne, appelle « le peuple à la résistance ». En un risible plagiat de la prise mélenchoniste de la Bastille.
Il sera temps, pour le champion de l’UMP de renverser la vapeur et de raviver la figure Bolchevik, le couteau entre les dents, après le premier tour pour le balancer dans les pattes Hollandistes et dans les Bayroutistes oscillant pour un ralliement rose.
Superbes stratégies ! Mais où est donc la France dans tout cela ? Au Pôle emploi !
Tant à l’UMP qu’au PS est-on pénétré par la justesse des choix des investitures ? Rien n’est moins sûr.
Juppé, eût fait un candidat bien plus légitime auprès des parlementaires. Mais trop chiraquien. De plus, beaucoup ne seront pas si désespérés de voir le Leader Minimo se ramasser. Jean-François Copé en tête qui ne voit plus que 2017 pour porter les valeurs de la droite.
PLUIE ET BEAU TEMPS
A bien y regarder, Hollande a bénéficié d’une belle chance pour ceindre l’écharpe Rose au sortir des primaires. L’impromptu du Sofitel de Manhattan lui a ouvert une voix royale.
Chez les Verts, c’est avec une vision épatante que Joly est sortie du chapeau de paille à la place de Hulot.
Bayrou reste ni pour ni contre bien au contraire et se cantonne au rôle d’arbitre des élégances. Pas si mal mais la position demeure plutôt figée depuis l’élection de 2007.
A l’extrême gauche, Poutou laisse rêveurs même les plus forcenés devant les salles de MJC résolument vides et Nathalie Arthaud ne cesse d’être confondue avec Florence par ceux qui se demandent encore pourquoi la navigatrice est bien communiste.
Nicolas Dupont-Aignan n’a guère été choisi par une structure bien solide tandis que nous ne parlerons même pas de Jacques Cheminade actuellement en partance pour Mars via la lune.
Reste la « semi démente » Le Pen dont l’importance va se ressentir aux législatives principalement (nous en reparlerons prochainement) et dont le choix tient du népotisme. Certes efficace.
En résumé, Jean-Luc Mélenchon est la divine surprise de 2012. Il fait le spectacle autant que la pluie et le beau temps . Et c’est, semble-t-il, très loin d’être terminé.
